Nisso Pelosoff est une figure emblématique des hortillonnages d'Amiens. Acteur prépondérant dans la protection et la sauvegarde du site, il a consacré une grande partie de sa vie à cette endroit. Un site sur les Hortillonnages se devait de consacrer une page à celui qui a tant œuvré pour cet endroit.
Né en Grèce, Nisso Pelosoff grandit sur l’île de Rhodes. Alors qu'il n'est âgé que de 18 ans, il est arrêté par la Gestapo en 1943 et déporté au camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau puis à Mauthausen-Gusen. Il en sortira vivant, mais marqué à vie par la captivité.
En convalescence après cette épreuve d'une rare difficulté, il séjournera deux ans à Paris. Quelques temps plus tards, il fait la rencontre d'une picarde qui deviendra son épouse, avec qui il décide de louer une petite parcelle dans les Hortillonnages. La quiétude et la paix conférées par cet endroit le marqueront à jamais…
Installé à Amiens, Nisso Pelosoff ouvre en 1952 un studio de photographie à Amiens, devenant un artiste connu et reconnu dans la capitale picarde, au fil des ans. Chaque week-end, il parcourt les rieux en compagnie de sa femme, véritable thérapie pour se reconstruire petit à petit (« la vie après l'enfer »).
Un beau jour, il apprend qu'un projet de rocade prévoit de faire passer la route en plein cœur des hortillonnages, qui plus est, au travers de sa propre parcelle. C'est alors qu'il entre en bataille pour la sauvegarde du site, et qu'il crée l'association pour la protection et la sauvegarde du site et de l'environnement des Hortillonnages, qu'il ne quittera plus jamais.
En effet, le projet de rocade traversant les hortillonnages écarté, l'association ne s'arrêta pas en si bon chemin, et Nisso initia de nombreux projet destinés à promouvoir et faire évoluer le site. C'est ainsi qu'en quelques années, l'activité touristique raisonnée et respectueuse de l'environnement se développa, propulsant les hortillonnages au rang des hauts lieux de tourisme naturel en Picardie.
En dehors de son action pour les hortillonnages d'Amiens, Nisso Pelosoff n'a cessé de témoigner pour que la mémoire persiste et que jamais on oublie la terrible guerre qu'il a connu.
Ainsi, il a participé à de nombreuses actions, notamment auprès d'enfants et d'adolescents picards. En 2009 par exemple, à l'âge de 88 ans, il retourna en Pologne pour la première fois depuis sa déportation, en compagnie d'une classe de collégiens. Un travail de mémoire auquel il se consacrera avec beaucoup de volonté et de pugnacité.